Pensées

le paradis des résultats

 

Combien de fois avons-nous conditionné notre bonheur par rapport à des résultats attendus ?

Cet article est une suite de “Cherchons-nous le bon paradis ?”, où je posais la question : Quels sont les « paradis » de notre vie pour lesquels on se stresse bien plus que nécessaire ? Autrement dit, quels sont les buts qu’on se fixe parfois et on se dit « Si je n’y arrive pas, ma vie n’aura aucun sens » ? Alors qu’il existe des solutions alternatives, plus simples, qu’on refuse de considérer parfois… par bête entêtement !

Voici quelques-unes de mes pistes de réflexion, autour du thème des résultats :

  1. Le problème du perfectionnisme à l’école
  2. La quête sans fin des promotions en entreprise
  3. Quand les projets personnels prennent trop de place

 

1. Le problème du perfectionnisme à l’école

 

Vous étiez plutôt premier, milieu, dernier de classe ? Quelle que soit votre position, vous avez sûrement ressenti le même stress de la réussite scolaire – et certains plus que d’autres. Je pense que le perfectionnisme affecte autant les premiers que les derniers de classe.

Je me souviens par exemple de cette fille qui était très bonne en classe, mais qui stressait toujours plus que nécessaire par rapport à ses notes. Si elle avait 19/20 au lieu de 20/20, c’était la catastrophe. Elle vivait constamment dans l’adrénaline de la réussite. A cause de cela, quand vous lui parliez, elle vous aspirait littéralement votre énergie “Il me manque un point !!!”. Pour elle, les notes PARFAITES étaient son paradis. Alors qu’elle aurait pu juste relâcher un peu la tension et apprécier simplement là où elle était.

C’est bien d’avoir de l’ambition, mais en quoi cela devrait affecter négativement la vie des gens autour de vous ?

Dans mon cas, j’étais moi aussi une très bonne élève jusqu’au lycée, mais je ne me souviens pas avoir eu une pression ni interne, ni externe pour réussir. Mes parents ne m’ont jamais fait de remarque déplaisante par rapport à une mauvaise note et je travaillais simplement pour le plaisir d’apprendre. Et pour les matières que je n’aimais pas… j’avais des moins bonnes notes, c’est vrai, mais je faisais juste de mon mieux et ça me suffisait.

Cet exemple marche aussi pour les élèves qui ont du mal en classe, et sur lesquels les parents mettent parfois une pression déraisonnable pour les “motiver” à avoir de meilleures notes. La plupart des gens jaloux de mes notes, méchants avec moi (faux amis, fausses rumeurs, etc.) étaient dans cette situation. Je devine que leur motivation scolaire principale venait de la pression de leurs parents. J’ai appris plus tard que, quand ils ne réussissaient pas, leurs parents leurs faisaient des reproches du type : « Ta sœur avait des meilleurs résultats », « T’es puni », « Comment ça t’es pas premier ? »… quel dommage ! Des années plus tard, ça se transforme en adultes qui font un burn-out, se rendent compte qu’ils n’aiment pas ce qu’ils font, n’ont vécu leur vie que par rapport aux attentes des autres, et ont l’impression d’avoir gâché des années.

Pour ces élèves avec difficultés, les bonnes notes sont pour eux aussi leur paradis… peut-être à jamais inaccessible. Pas parce qu’ils n’en sont pas capables, mais plutôt parce qu’ils ont simplement des capacités à exploiter dans d’autres domaines – et on les force à intégrer un cadre qui ne leur correspond pas (je pense aux artistes, aux sportifs, aux artisans…). Ou bien, ils ont une méthode d’apprentissage différente (car oui, nos cerveaux sont tous conçus différemment), et il suffirait de les accompagner différemment des autres élèves – avec bienveillance, sans comparaison de valeur.

“Si vous pouvez apprécier tous mes efforts, ça serait génial.”

En attendant, je propose de féliciter quelqu’un pour les efforts fournis – plutôt que de féliciter seulement pour ses résultats. Certains n’arriveront peut-être jamais au résultat ; ça ne doit pas les empêcher d’apprécier leur progression au jour le jour.

Le seul moment qui existe, c’est aujourd’hui.

Et donc, les seuls résultats qui comptent, ce sont ceux d’aujourd’hui ; pas ceux de demain, ni de hier.

Vivre dans l’unique attente de la perfection n’est pas une vie de bonheur ; c’est une vie gâchée, où l’on lie sa valeur uniquement par rapport au degré de perfection de nos résultats.

Qui veut vivre ça ?

 

2. La quête sans fin des promotions en entreprise

 

En entreprise, ne retrouve-t-on pas le même dilemme ? Certains dépensent parfois leur énergie entière pour toucher une promotion, ou un nouveau travail, et se faire remarquer, parfois au détriment de leur vie de famille, d’autres collègues, ou de leurs hobbies. Ils pensent que le bonheur est dans un poste avec plus de responsabilités, sans remarquer les opportunités manquées avec les gens qu’ils aiment autour d’eux.

Plus d’argent, pour moins de temps avec sa famille, ou pour soi ? A moins que ce soit une question de survie, je ne trouve pas ça vraiment motivant.

 

“C’est plus facile d’avoir un équilibre vie/travail… quand tu n’as pas de vie”

Je vis en Californie et combien j’entends les gens se plaindre de leurs semaines de travail de 60h, avec leurs 2-3 semaines de vacances par an. Et malgré ça, ils veulent encore avoir une promotion ; passer d’un salaire de $150 000 à $200 000, même si ça veut dire passer leurs vendredis soirs et leurs dimanches matins sur des emails de travail qu’ils n’arrivent pas à faire attendre. Ils ont déjà l’un des salaires les plus élevés au monde (on rigole de loin en France avec nos ~36 000€ en début de carrière d’ingénieur) mais au lieu d’en être heureux, ils continuent à chercher la reconnaissance plus haut dans l’échelle hiérarchique. C’est une quête sans fin.

Bref, où que les gens soient, ils continuent parfois à se créer des problèmes ; au lieu de profiter de ce qu’ils ont, ils continuent à croire qu’il y a une herbe encore plus verte ailleurs, tout en oubliant les sacrifices que cela peut engendrer. (Je ne suis pas exempte de ce comportement d’ailleurs, en toute honnêteté, mea culpa).

Hé ho, STOP !

Je ne suis pas contre l’ambition si c’est vraiment un métier que vous aimez faire ; mais l’aimez-vous vraiment plus que les gens qui comptent pour vous, vos amis, votre famille ? Ou bien d’autres projets que vous mettez de côté ?

Moi je dis que le bonheur est déjà là, il suffit de le saisir.

Trouvez un équilibre qui vous correspond à vous.

On n’a qu’une vie, et quand vous mourrez, votre entreprise vous oubliera probablement très vite. Votre CV n’existera plus. Vous serez remplacé.

Mais votre famille ne pourra jamais vous remplacer ! Elle est là maintenant. Alors, profitez-en.

C’est OK si vous pouvez pas offrir une Tesla à l’anniversaire de votre fils, ou payer ses études à Standford (envoyez-le plutôt en Europe, c’est gratuit !).

 

“J’ai appris que gagner sa vie n’est pas la même chose que vivre sa vie. ” – Maya Angelou

 

3. Quand les projets personnels prennent trop de place

 

Peut-être que c’est votre idée de startup. Ou votre prochaine chaîne YouTube. Ou le roman que vous écrivez.

Vous vous dites que vous ne serez pleinement heureux que le jour où il sera publié, où vous aurez plein de followers, où vous serez enfin devenu rentable. Alors vous y pensez vos nuits, vos jours, vous ne pensez qu’à ça… et vous ne remarquez pas que vous délaissez tout le reste.

Les moments simples avec vos amis. Avec votre famille. Tout le temps doit être rentabilisé dans la réalisation de votre but, et le reste n’est qu’une distraction. Les journées passent et vous avez oublié la couleur du coucher de soleil, ou la valeur d’une bonne nuit de sommeil.

Si vous mouriez demain, à quoi tout cela aurait-il servi ?

Appréciez-vous vraiment ce que vous avez déjà ?

“Tu rentres à la maison ? Mais il n’est même pas encore minuit !

A ce titre, j’admire beaucoup mes frères. Ils font des projets personnels (même une start-up pour un) tout en ayant leur propre famille ! Tout le contraire du discours habituel : “Laisse-moi être riche d’abord et ensuite je m’occuperai de ma famille.” Je suis tellement fière quand je vois qu’ils s’arrangent pour être heureux maintenant au lieu de planifier d’être heureux seulement plus tard. Je vois qu’ils sont contents des progrès qu’ils font au jour le jour, tout en prenant le temps de profiter de leur famille et d’être heureux. Ils ont trouvé un équilibre qui leur convient, sans regrets.

Limite, ça me met la pression en tant que célibataire sans enfants : en effet, s’ils arrivent à faire leurs projets à eux avec la moitié du temps dont je dispose, alors je devrais arriver à faire encore plus de choses 😛 mais j’ai appris avec l’expérience que j’ai le droit d’apprécier mon temps pour moi aussi !

Je vais répéter ce que j’ai dit dans le cas de l’école :

Le seul moment qui existe, c’est aujourd’hui.

Et donc, les seuls résultats qui comptent, ce sont ceux d’aujourd’hui ; pas ceux de demain, ni de hier.

Vivre dans l’unique attente de la réalisation de notre projet n’est pas une vie de bonheur ; c’est une vie gâchée, où l’on lie sa valeur uniquement par rapport à la réalisation de nos résultats.

Qui a vraiment envie de vivre ça ?

Apprécions les efforts au jour le jour, car c’est la seule chose que nous voyons vraiment.

 

 

“Le futur est… Banane !” Préparez le futur, mais n’oubliez pas de vivre le présent aussi.

 

Et si on appréciait juste les efforts fournis ?

Et si on se contentait d’apprécier la vie et sa simple existence. Un chant d’oiseau le matin. D’écouter sa musique préférée.

Oublions l’idée que les résultats sont nécessaires avant d’être heureux.

On peut juste se l’autoriser à l’être, maintenant, dans nos circonstances présentes. Heureux ne veut pas dire complètement confortable – certains d’entre nous ont des travails difficiles et des conditions de santé délicates. Par bonheur, je veux simplement dire, la paix de l’esprit.

 

Alors, c’est quoi les paradis que vous cherchez, que vous avez cherchés ? Ceux qui vous ont fermé la porte ? Quelles sont les solutions alternatives que vous avez trouvées, ou refusées ?

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